Approuvée en 2023, la règlementation de l’Union européenne relative à l’élimination de la déforestation (EUDR) a essuyé beaucoup de critiques. Le processus de mise en place de ladite loi prévue pour fin 2024 enregistre un nouveau développement.
La Commission européenne a proposé le 2 octobre, un délai supplémentaire de 12 mois en vue de « garantir une mise en œuvre adéquate et efficace » de la règlementation du bloc visant à interdire les importations de produits de base liés à la déforestation (EUDR).
Alors que ledit règlement qui concerne notamment le bétail, le cacao, le café, l’huile de palme, et le soja est censé entrer en application à partir du 30 décembre prochain, l’institution met en avant le manque de préparation des partenaires internationaux pour se conformer aux exigences.
« La Commission reconnaît que trois mois avant la date de mise en œuvre prévue, plusieurs partenaires mondiaux ont exprimé à plusieurs reprises des inquiétudes quant à leur état de préparation durant la semaine de l’Assemblée générale des Nations unies. En outre, il y a un écart dans la préparation au niveau des parties prenantes en Europe. Alors que certains espèrent être dans les temps grâce à leurs préparatifs intenses, d’autres ont exprimé des préoccupations », indique-t-elle dans un communiqué publié sur son site web.
Si elle précise qu’un tel report ne remet pas en cause les fondements dudit règlement, l’organe exécutif de l’UE a indiqué mettre à disposition des parties prenantes à travers le monde, des pays tiers et des membres du bloc économique, « des documents d’orientation additionnels et un cadre renforcé de coopération internationale pour les aider dans leurs préparatifs dans la mise en œuvre de la règlementation ».
En attendant que cette proposition soit approuvée ou non par les États membres et le Parlement, l’annonce de la Commission sonne comme une petite victoire pour les pays pour lesquels l’UE constitue le principal débouché de produits agricoles souvent associés à la déforestation.
Dans leur déclaration signée à Abidjan vers la fin septembre, au siège de l’Organisation internationale du cacao (Icco), les pays producteurs de cacao avaient notamment demandé à l’UE, une période de deux ans supplémentaire pour se conformer au règlement européen sur la déforestation jugeant le timing de la mise en œuvre « irréaliste ».
Il faut souligner qu’en Afrique, des pays comme le Ghana, le Cameroun, la Tanzanie ou encore l’Ouganda ont récemment dévoilé des stratégies pour renforcer la traçabilité dans les filières cacao et café en prélude à la mise en œuvre par le bloc européen de la loi anti-déforestation.
Agence Ecofin