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Le continent, idéalement situé autour de l’équateur, connaît un net engouement pour l’espace. Le ciel y est désormais vu comme un outil crucial de développement, et de souveraineté. Une annonce surprise, mais pas si surprenante. Le président de Djibouti,

Ismaël Omar Guelleh, a révélé, début janvier, sur Twitter, un projet de construction d’une base de lancement spatial, en partenariat avec la société chinoise Hong Kong Aerospace Technology. Un projet d’envergure pour ce pays de la Corne de l’Afrique, qui a, depuis longtemps, misé sur sa situation stratégique, à l’entrée de la mer Rouge, l’une des routes commerciales les plus empruntées au monde, pour développer son économie. Avec cette base spatiale à 1 milliard de dollars (933 millions d’euros) sur cinq ans, cet Etat désertique parie, cette fois, sur sa grande proximité avec l’équateur. Chehem Watta : « A Djibouti, continuer de parler et d’écrire français est un ballon d’oxygène »


Le projet est encore balbutiant – seul un protocole d’accord a été signé –, mais une source à la présidence djiboutienne affirme qu’un accord définitif est attendu pour « avril ou mai », après une « visite d’experts djiboutiens en Chine ». Si elle sort de terre, cette base deviendrait alors la seule en activité en Afrique, unique continent ne disposant aujourd’hui d’aucun site de lancement.

Quelques satellites ont bien été mis en orbite jusque dans les années 1980 depuis le Kenya, où une base gérée par des Italiens à Malindi, sur l’océan Indien, est ensuite tombée en désuétude. En 2021, des informations de presse avaient révélé la volonté de la Turquie d’implanter une base spatiale en Somalie, où Ankara possède déjà un site militaire. Mais rien ne s’est concrétisé depuis dans ce pays en proie à de multiples crises, dont l’insurrection des islamistes chabab.

« C’est le continent le mieux placé »

Dépourvue de pas de tir, l’Afrique est pourtant une évidence géographique quand il s’agit d’accéder à l’espace : une quinzaine de pays sont situés sur ou à proximité immédiate de l’équateur, la localisation idéale pour faire décoller des fusées. « Au-delà même du lancement, l’Afrique est au milieu du monde. En termes de suivi des satellites et même de réception de leurs signaux et de leur surveillance, c’est le continent le mieux placé, plaide Tidiane Ouattara, expert spatial auprès de l’Union africaine, en Ethiopie. C’est un plein potentiel économique pour nous, un plein potentiel de création d’emplois, et, mieux, c’est un plein potentiel de coopération stratégique pour tous les pays africains. »

Le président sortant de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, réélu
Qu’il s’agisse de bases, d’équipements comme les satellites ou les télescopes ou de création d’agences spécifiques, l’Afrique a montré, ces dernières années, un intérêt croissant pour l’espace. Selon la société de conseil Space in Africa, située à Lagos, l’industrie totalise désormais 19 milliards de dollars sur le continent et devrait croître à 22 milliards en 2025.


Si certains pays, comme le Nigeria, rêvent d’envoyer des hommes dans l’espace, « les programmes spatiaux en Afrique se concentrent essentiellement sur l’utilisation des technologies spatiales pour répondre aux défis du développement », observe Temidayo Oniosun, directeur de Space in Africa. Les satellites sont l’outil idoine. En matière de connectivité, bien sûr, mais aussi de météorologie, pour gérer les semis agricoles, prévoir sécheresses et catastrophes naturelles. En matière de sécurité, comme système de surveillance face au terrorisme. Et jusqu’à l’urbanisme, pour contrôler l’érosion côtière, qui menace nombre de métropoles africaines.

« Très abordable »
Rien qu’en 2021 et en 2022, l’Ethiopie, le Kenya, Maurice, l’Angola ou l’Ouganda se sont équipés de nouveaux satellites. Si l’Afrique en compte désormais 55 en orbite – un chiffre anecdotique comparé à un total se comptant en dizaines de milliers –, la grande majorité d’entre eux ont été lancés ces « cinq à sept dernières années », et une centaine d’autres sont en développement, souligne M. Oniosun.

Cet engouement a été porté par l’avènement du new space, soit l’irruption, grâce à la chute drastique des coûts, du secteur privé dans un domaine historiquement dominé par les Etats. Les gouvernements africains peuvent désormais s’offrir un nanosatellite à partir de 50 000 dollars (et jusqu’à plus de 150 millions), possiblement fabriqué en moins de deux ans par une start-up ou par des étudiants, souligne M. Ouattara : « Le spatial est devenu très abordable pour l’Afrique, ça a changé toute la dynamique. »

Pour coordonner cette poussée, l’Union africaine est en train de mettre sur pied une agence spatiale africaine, dont le siège se trouvera en Egypte – l’un des poids lourds du continent, avec l’Afrique du Sud et le Nigeria. Au-delà de la collaboration et de la formation, sa mission sera de représenter le continent dans les débats internationaux, comme celui des débris spatiaux, dont il est pour le moment exclu, argumente l’expert ivoirien.

Enjeu de souveraineté


Parallèlement au développement, il s’agit aussi pour l’Afrique d’un enjeu de souveraineté évident. Pour l’heure, les Etats du continent dépendent ainsi de partenariats avec les grandes puissances spatiales, comme les Etats-Unis ou la Russie, pour lancer leurs satellites, mais aussi pour bénéficier de nombreuses données. Une situation d’autant plus précaire à l’heure de la guerre en Ukraine, qui a secoué le domaine spatial et polarisé les alliances, souligne M. Oniosun.

Malgré l’émergence du secteur privé, le spatial reste profondément empreint d’enjeux géopolitiques. Et, comme dans d’autres domaines, telles les infrastructures, l’Afrique semble faire l’objet d’une rivalité entre grandes puissances. En décembre 2022, lors du sommet Etats-Unis-Afrique à Washington, le Rwanda et le Nigeria ont rejoint le programme Artemis de la NASA, tandis qu’une délégation kényane a discuté avec d’éventuels partenaires.

De son côté, « la Chine étudie activement la possibilité d’avoir une base de lancement en Afrique » depuis des années, déclare Victor Mwongera, professeur à l’université Kenyatta, à Nairobi. Cet expert explique que, en matière d’espace, le géant asiatique « est très susceptible de suivre le même modèle que pour les autres projets d’infrastructure : proposer de gérer les aspects techniques et le financement, et que les pays africains prennent le contrôle de l’actif au bout d’un moment ». A Djibouti, dont Pékin est un partenaire-clé, l’accord sur la base spatiale prévoit « la concession définitive des infrastructures (…) après une cogestion de trente ans ».

Marion Douet
Le Monde 

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