Face aux défis croissants du réchauffement climatique, de la désertification et de la sécheresse qui menacent les zones transfrontalières, la Côte d'Ivoire intensifie ses efforts pour élaborer des solutions concrètes. Dans ce contexte, le ministère délégué auprès du ministère des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur a organisé un atelier de trois jours, du lundi 11 au mercredi 13 novembre, à Abidjan. Cet atelier avait pour objectif de valider un état des lieux sur la politique d'appui à la coopération régionale en matière de résilience climatique et de lutte contre la désertification.
La rencontre a réuni un large éventail de participants, comprenant des représentants de divers ministères tels que ceux des Mines et de l'Énergie, de l'Agriculture, de l'Environnement, de l'Économie, ainsi que des Ressources animales et halieutiques. Les conseillers régionaux des régions du Tonkpi et du Bafing étaient également présents, aux côtés de nombreuses directions et sous-directions spécialisées, témoignant ainsi de la portée multisectorielle de cette initiative. L'objectif commun était de valider les travaux préliminaires qui serviront de socle à une politique régionale unifiée pour combattre les effets néfastes du changement climatique.
Dès l'ouverture de l'atelier, M. Bie Hubert, directeur des Politiques communautaires, de la Promotion humaine et du Développement durable, a tenu à remercier les participants pour leur mobilisation. Dans son discours de bienvenue, il a souligné l'importance d'une approche harmonisée et concertée pour répondre aux défis climatiques. "Quand le feu est à la maison de ton voisin, la tienne est en danger", a-t-il affirmé, mettant ainsi en exergue la nécessité d'une coopération sous-régionale. Selon lui, la lutte contre la désertification et le changement climatique ne peut se concevoir qu'à travers des actions coordonnées qui prennent en compte les spécificités des différentes régions frontalières.
Le représentant du ministre délégué, M. Goli Kouamé Louis Philippe, directeur de cabinet, a pour sa part insisté sur la responsabilité collective face aux aléas climatiques. "Notre quotidien nous rend responsables des dégradations environnementales qui engendrent des phénomènes tels que les inondations, les vagues de chaleur et l'avancée du désert. Ces effets peuvent, à terme, entraîner des crises alimentaires dans plusieurs de nos régions", a-t-il alerté. Il a exhorté les participants à formuler des recommandations concrètes pour pallier ces menaces grandissantes et à bâtir une stratégie régionale cohérente pour faire face aux défis climatiques.
Les discussions ont porté sur l'établissement de mécanismes de coopération et d'appui technique pour les communautés vivant dans les zones frontalières, particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Les participants ont également exploré les possibilités de financement des projets à travers des partenariats publics et privés, ainsi que le renforcement des capacités locales pour mieux anticiper et atténuer les impacts environnementaux.
Au-delà de l’aspect environnemental, l’atelier a aussi mis en lumière les enjeux socio-économiques liés aux effets du réchauffement climatique, notamment la dégradation des terres agricoles et la diminution des ressources en eau, qui affectent directement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations. Une attention particulière a été accordée aux mécanismes de résilience permettant d’adapter les pratiques agricoles et de gestion des ressources naturelles afin de mieux répondre aux conditions climatiques extrêmes.
En clôturant les travaux, les responsables ont insisté sur la nécessité d'une mise en œuvre rapide des recommandations issues de l'atelier. L’élaboration de cette politique régionale est un premier pas vers une intégration plus solide des stratégies de lutte contre le changement climatique dans les politiques nationales et régionales. Un communiqué final, intégrant les conclusions et les propositions des trois jours de réflexion, sera prochainement publié, marquant ainsi une étape importante vers la formalisation d'une politique d'appui à la coopération transfrontalière pour la résilience climatique.
Cet atelier s'inscrit dans une dynamique plus large d'actions coordonnées au niveau de la sous-région pour anticiper les effets dévastateurs du changement climatique. La Côte d'Ivoire, à travers cette initiative, démontre son engagement à jouer un rôle actif dans la promotion de solutions durables et résilientes, en vue de préserver les écosystèmes et de garantir un avenir plus sûr pour les populations vivant dans les zones frontalières.
Patrick Mel