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Des militaires se sont massés autour du palais présidentiel pendant plusieurs heures, mercredi, avant de se retirer. Le général Zuñiga, à la tête de l'opération, a été arrêté et démis de ses fonctions.

 

 

La Bolivie a connu plusieurs heures d'incertitude, mercredi 26 juin, alors que des militaires se sont massés devant le palais présidentiel à La Paz, sur ordre du général Juan José Zuñiga. Une opération dénoncée comme une tentative de coup d'Etat par le président de gauche Luis Arce, élu en 2020. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de ce putsch avorté.

Des militaires massés devant le palais présidentiel

En début d'après midi, des unités de l'armée ont avancé dans les rues de La Paz en rangs serrés jusqu'à la place Murillo, où se trouve le siège de la présidence. Des hommes et huit véhicules blindés ont tenu cette position pendant plusieurs heures, lançant du gaz lacrymogène sur toute personne tentant de s'approcher. "Nous dénonçons les mouvements irréguliers de certaines unités de l'armée bolivienne. La démocratie doit être respectée", a alors déclaré sur le réseau social X le président bolivien, Luis Arce.

Entouré de soldats, le chef de l'armée, le général Juan José Zuñiga, a affirmé que les troupes tentaient de "restructurer la démocratie, d'en faire une véritable démocratie. Pas celle de quelques-uns, pas celle de quelques maîtres qui dirigent le pays depuis trente ou quarante ans". Selon des journalistes de l'AFP présents sur place, un véhicule blindé a tenté d'enfoncer une porte métallique du Palacio Quemado, le siège de la présidence. Le général Zuñiga est entré brièvement dans le palais avant d'en ressortir et les militaires se sont finalement retirés en début de soirée, mercredi. 

Une fois les militaires partis, Luis Arce est sorti sur le balcon de son palais pour brandir le drapeau bolivien et saluer ses partisans rassemblés par centaines sur la place Murillo pour lui apporter leur soutien. "Personne ne peut nous enlever la démocratie que nous avons gagnée", a-t-il lancé.

Une grève générale illimitée 

"Aujourd'hui, nous avons besoin que le peuple bolivien s'organise et se mobilise contre le coup d'Etat et en faveur de la démocratie", a déclaré le président Luis Arce dans un message vidéo à la nation depuis le palais présidentiel, aux côtés des ministres du gouvernement.

Un appel entendu par la Centrale ouvrière bolivienne. Lors d'une conférence de presse, le syndicat a qualifié l'action des militaires "d'acte terroriste et séditieux contre la démocratie nationale" et a décrété "une grève générale illimitée" immédiate, appelant les travailleurs à se rendre à La Paz, afin de défendre et d'exiger le rétablissement de l'ordre constitutionnel. 


Le général Zuñiga arrêté et destitué

Dans la soirée, le général Juan José Zuñiga a été appréhendé alors qu'il s'exprimait devant la presse, après s'être retiré avec ses troupes de la place Murillo. "Vous êtes en état d'arrestation mon général !", lui a lancé le vice-ministre de l'Intérieur, Jhonny Aguilera, qui accompagnait les policiers, selon les images diffusées par la télévision publique. Le haut gradé a été conduit au siège d'une unité spéciale de la police pour être interrogé par le parquet, qui l'accuse de terrorisme et de soulèvement armé.


Dans le même temps, le président Luis Arce a destitué le général rebelle et fait prêter serment à un nouveau commandement des forces armées. Une cérémonie retransmise en direct à la télévision nationale. "Nous sommes face à une tentative de coup d'Etat par des militaires qui salissent l'uniforme", a dénoncé le président au cours de cette cérémonie.

Juan Arnez Salvador, chef de la Marine, a lui aussi été arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi. Le ministre du Gouvernement (l'équivalent du ministre de l'Intérieur), Eduardo Del Castillo, a fustigé, lors d'une conférence de presse, "deux militaires putschistes qui voulaient détruire la démocratie".

La présidentielle 2025 en jeu


Dans une interview donnée lundi à une chaîne de télévision bolivienne, le général Zuñiga avait affirmé qu'il arrêterait Evo Morales, président de la Bolivie entre 2006 et 2019, s'il persistait à vouloir se présenter à la présidentielle de 2025, alors que la Cour constitutionnelle le lui a interdit en décembre 2023. "Légalement, il est disqualifié, il ne peut plus être président de ce pays", avait déclaré le général, ajoutant que les militaires "sont le bras armé du pays" et qu'ils allaient "défendre la Constitution à tout prix".

Actuellement, le parti au pouvoir en Bolivie est le Mouvement vers le socialisme (MAS), mais celui-ci est profondément divisé entre Luis Arce et Evo Morales. Autrefois alliés, ils sont à présent adversaires en vue de la présidentielle de 2025. Evo Morales brigue, malgré la décision de la Cour constitutionnelle, l'investiture au nom du MAS et accuse Luis Arce, qui n'a pas encore officiellement fait acte de candidature, de corruption et de tolérance envers le trafic de drogue.

De nombreuses condamnations internationales


Les dirigeants du Chili, de l'Equateur, du Pérou, du Mexique, de la Colombie ont rapidement appelé au respect de la démocratie. Sur Twitter, le président brésilien Lula a apporté son soutien à la démocratie bolivienne : "Je suis un amoureux de la démocratie et je souhaite qu'elle prévale dans toute l'Amérique latine." Le président vénézuélien Nicolas Maduro a dénoncé une tentative coup d'Etat orchestrée par "l'extrême droite avec un traître militaire".

De son côté, la présidente hondurienne Xiomara Castro, présidente en exercice de la Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (Celac), a appelé les pays membres du groupe à "condamner le fascisme qui s'attaque aujourd'hui à la démocratie en Bolivie et à exiger le plein respect du pouvoir civil et de la Constitution". Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, a quant à lui déclaré qu'"aucune forme de violation de l'ordre constitutionnel ne sera tolérée" en Bolivie, exprimant sa "solidarité avec le président Luis Arce".

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "profondément inquiet", et les Etats-Unis ont dit suivre "de près" la situation, appelant au calme, selon une porte-parole de la Maison-Blanche. En Europe, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a appelé à "respecter la démocratie et l'Etat de droit" en Bolivie. Autre réaction, celle de la Russie, qui a dit "condamner fermement" la tentative de coup d'Etat, exprimant son "soutien total et indéfectible" au président Luis Arce.

 

franceinfo avec AFP

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