« On s’est sentis comme dans une prise en otage. » Moses Simon ne mâche pas ses mots. Ce lundi, l’attaquant du FC Nantes est resté bloqué, comme le reste de ses coéquipiers du Nigeria, pendant près de 15 heures dans un aéroport libyen, sans avoir l’autorisation d’en sortir.
Les Super Eagles étaient retenus dans un aéroport désaffecté de l’est de la Libye depuis l’atterrissage de leur vol dérouté dimanche dans la soirée. L’ambassade du Nigeria n’avait pas pu intervenir
« On devait atterrir à Benghazi, et trente minutes avant notre arrivée, le pilote a reçu un appel lui disant qu’il ne pouvait pas atterrir là-bas. On a dû rebrousser chemin et se détourner vers Al Abaq, raconte le leader de l’attaque nantaise dans les colonnes de L’Équipe. À notre arrivée, il n’y avait personne. On a fini par nous dire qu’on allait être obligés de dormir là. La Fédération avait pourtant réussi à nous trouver un hôtel, mais il était interdit pour les Nigérians ! On est restés là, sans lit, ni nourriture ni eau, au milieu des moustiques. »
« Tout le monde a eu peur »
La Confédération africaine de football a déclaré dans un communiqué qu’elle avait saisi son jury disciplinaire « pour enquête après les expériences troublantes et inacceptables vécues par l’équipe nationale de football nigériane en Libye ». « Tout le monde a eu peur. Quand vous voyez qu’on vous barre la route, qu’on verrouille les portes de l’aéroport, forcément, vous craignez qu’il vous arrive un truc », regrette Moses Simon.
Le Nigeria a fini par boycotter la rencontre comptant pour les qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations 2025. « C’était impossible de jouer. À 11 heures du matin, on nous a dit qu’un bus pouvait venir nous chercher pour faire cinq heures de route. Mais on était là depuis 18h30, la veille », conclut le Nantais. De retour à Abuja, la capitale du Nigeria, Moses Simon s’est dit « soulagé de rentrer » et « prêt » à jouer ce dimanche pour la 8e journée de Ligue 1 face à Nice.
Le Parisien