JUSTICE - Devenu le visage du film L’Histoire de Souleymane, le jeune Guinéen sans papiers peut garder espoir pour sa situation en France. Abou Sangaré, l’apprenti mécanicien primé au Festival de Cannes pour le film poignant de Boris Lojkine a connu une évolution positive après trois demandes de titres de séjour refusées.
Le film « L’Histoire de Souleymane » résonne plus que jamais avec la réalité de son acteur principal comme le rapporte M6, la préfecture de la Somme a en effet levé l’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui pesait sur lui. Il n’est donc plus obligé de quitter la France.
« Ça fait plaisir, ça détend », a timidement réagi auprès de la chaîne l’acteur lauréat du prix d’interprétation masculine à Cannes, dans la section Un Certain regard. L’Histoire de Souleymane a également remporté le prix du jury lors de sa présentation sur la Croisette au mois de mai.
" Abou Sangaré, acteur primé au Festival de Cannes pour le film L'histoire de Souleymane doit être immédiatement régularisé ! " Danielle Simonnet
Pour L’Histoire de Souleymane sorti ce 9 octobre au cinéma, Abou Sangaré qui campe sur un livreur à vélo dans une situation similaire à la sienne a partagé une partie de sa propre histoire pour nourrir son personnage à l’écran. Son histoire a dépassé le cadre du cinéma pour gagner celui de la politique. Ce jeudi matin encore les députées Cyrielle Chatelain et Danielle Simonnet ont directement interpellé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Selon elles, au-delà la mince frontière entre la fiction et la réalité décrite par le film et le personnage d’Abou Sangaré, la situation du jeune mécanicien doit être régularisée au plus vite. « Sa situation correspond aux critères de régularisation par le travail mentionné par la circulaire Valls (présence sur le territoire depuis au moins 5 ans, justifie d’une activité professionnelle d’au moins 8 mois sur les 24 derniers mois) », avancent-elles. Raison pour laquelle elles demandent logiquement la levée de son OQTF et sa régularisation.
Toujours pas de titre de séjour
La première partie actée, reste la seconde. Comme le précise M6, dans son reportage avec le jeune Guinéen qui campe sur grand écran un livreur à vélo dans une situation similaire à la sienne, « d’ici deux à quatre mois, l’acteur saura s’il obtient son titre de séjour pour une durée de six mois ».
De son côté, le jeune homme a confié qu’il n’avait pas d’autres projets immédiats en dehors de son métier de formation. « Le cinéma, ça reste un travail occasionnel. Si l’occasion se présente comme L’histoire de Souleymane, je le fais. Mais honnêtement, ce n’est pas ça ma priorité. Moi, je suis mécanicien poids lourds, c’est ça que j’ai appris depuis tout petit et c’est ça mon rêve », a-t-il tranché.
Maxime Birken
Le Huffington Post