C’est dans le quartier de Yopougon Selmer, un samedi ensoleillé du 19 avril 2025, que la Fondation « Au Cœur du Soleil » a écrit une nouvelle page de son engagement pour l’enfance en détresse.
Face à une foule émue composée de familles, de partenaires et de riverains, l’ONG a inauguré son tout premier restaurant social. Situé à deux pas d’une école primaire, ce lieu est bien plus qu’un espace où l’on sert à manger : il est conçu comme un véritable foyer pour les enfants vulnérables, un point d’ancrage où ils peuvent venir chercher bienveillance, stabilité et accompagnement.
La présidente de la fondation, Mme Dessauny, a ouvert la cérémonie par un discours empreint d’émotion. Revenant sur son enfance marquée par des moments difficiles, elle a raconté comment ce souvenir personnel de repas répétitifs mais constants avait fait naître en elle le désir de créer un espace où chaque enfant pourrait manger dignement. Elle a insisté sur la dimension humaine et éducative de ce projet, rappelant que ce restaurant n’a pas simplement vocation à nourrir, mais à accompagner les enfants jusqu’à l’âge de 15 ans, en leur offrant un suivi et un encadrement propices à leur développement.
À ses côtés, la vice-présidente de l’ONG, Lydia Carelli, venue spécialement de France, a rappelé que l’idée avait germé à Bourges quelques mois plus tôt. Là-bas, des actions de collecte et de sensibilisation avaient permis de poser les premières pierres du projet. Selon elle, il ne s’agit pas d’une simple aide alimentaire ponctuelle, mais d’un projet structurant qui associe nutrition, lecture, soutien scolaire et environnement bienveillant. L’ambition est claire : offrir aux enfants un endroit où ils peuvent se reconstruire et grandir en sécurité.
L’événement a aussi reçu le soutien des autorités locales. Le chef de la communauté Wê de Yopougon, Guimbohi Denis, a salué cette initiative qu’il a qualifiée de « modèle à suivre ». Pour lui, dans une société fragilisée par les inégalités, poser un tel acte de solidarité est essentiel. Il a invité chacun, citoyens comme institutions, à s’impliquer dans cette cause qui dépasse les clivages et rassemble autour de l’essentiel : offrir un avenir meilleur aux enfants.
Au milieu de cette cérémonie pleine de sens, les voix les plus touchantes furent celles des bénéficiaires eux-mêmes. Le jeune Hamed, les yeux pétillants, a confié son bonheur de voir un tel restaurant près de chez lui. Sa mère, émue, a parlé d’un « miracle » pour sa famille, soulignant combien un simple repas pouvait représenter une lueur d’espoir dans leur quotidien difficile.
Le projet s’inspire du modèle bien connu des Restos du Cœur, mais en y intégrant les réalités propres à la Côte d’Ivoire. Mme Dessauny a expliqué que cette adaptation locale permet de répondre plus efficacement aux besoins spécifiques des enfants, notamment en matière de suivi éducatif et psychologique. Elle a également annoncé que ce restaurant n’est que le début d’un projet d’envergure, avec l’ouverture prochaine d’une antenne au Sénégal, marquant ainsi le début d’un déploiement à l’échelle continentale.
Ce projet ambitieux n’aurait pu voir le jour sans l’appui indéfectible du parrain, M. Pinon. Dès les premières esquisses, il a cru en cette vision et a mobilisé son entourage pour transformer cette idée en réalité. Son soutien financier et moral a été déterminant. Mme Dessauny lui a adressé un hommage appuyé, saluant un homme qui a mis son cœur au service des autres.
« Ce projet n’est pas seulement le nôtre, il est celui de tous ceux qui refusent de rester indifférents au sort des enfants », a-t-il déclaré, déclenchant une salve d’applaudissements.
La journée s’est achevée dans la convivialité, autour d’un gâteau partagé entre tous les invités. Ce geste simple, mais symbolique, a scellé l’esprit de cette initiative : la générosité, le partage, et la foi en un avenir plus juste.
Mais au-delà des sourires et de la fête, l’ouverture de ce restaurant marque un engagement à long terme. La Fondation « Au Cœur du Soleil » lance un appel à la mobilisation collective pour que ce projet puisse essaimer dans d’autres quartiers d’Abidjan et dans d’autres villes du pays. Car nourrir un enfant aujourd’hui, c’est semer les graines d’une société plus forte, plus solidaire, et plus humaine.
Plus qu’un simple restaurant, c’est une promesse que la fondation adresse aux enfants : celle de ne jamais les abandonner. Et c’est aussi une invitation adressée à tous — citoyens, institutions, entreprises — à s’unir pour bâtir, ensemble, un avenir où chaque enfant aura droit à une assiette pleine, à un livre, à un sourire, et surtout, à un avenir.
Claude Essony