Environ 1,8 million de fidèles avaient pris part, cette année, à ce grand rassemblement musulman, dont 1,6 million arrivés de l’étranger, selon les autorités saoudiennes. Plusieurs dizaines de personnes erraient, mercredi, dans les hôpitaux, en Arabie saoudite,
à la recherche de leurs proches portés disparus pendant le hadj, le grand pèlerinage musulman qui a viré au drame.
Plus de 900 morts ont été enregistrés cette année, selon Le Monde, en raison des températures caniculaires. Alors que les réseaux sociaux, comme Facebook, sont inondés de photos de personnes disparues et de demandes d’informations, un nouveau bilan, relayé par RFI et l’AFP, faisait état de 922 décès, mercredi soir.
"52 degrés à l’ombre"
Le rassemblement, qui s’est achevé mercredi, s’est déroulé une nouvelle fois en plein été, dans l’une des régions les plus chaudes de la planète. Sous ce soleil de plomb, les températures ont atteint certains jours "52 degrés à l’ombre à 3 h de l’après-midi, dans la zone centrale" de la grande mosquée de La Mecque, selon les services météorologiques saoudiens, cités par le site de la chaîne de télévision Al-Arabiya.
Selon Courrier International, lors de la seule journée de dimanche, 27 000 cas d’épuisement dus à la chaleur ont également été enregistrés.
Environ 1,8 million de fidèles avaient pris part, cette année, à ce grand rassemblement musulman, dont 1,6 million arrivés de l’étranger, selon les autorités saoudiennes.
Mais des dizaines de milliers de pèlerins tentent aussi de participer sans autorisation officielle, ce qui leur interdit, de fait, l’accès aux installations climatisées. Selon un diplomate, cela pourrait expliquer le très grand nombre de victimes égyptiennes, beaucoup d’entre elles étant, en effet, dans ce cas de figure.
"Sans nourriture, sans eau ou air conditionné"
Ces personnes "ont été sans nourriture, sans eau ou air conditionné pendant longtemps", explique, dans Le Monde, un responsable égyptien qui supervisait le pèlerinage pour son pays.
Ils sont décédés "en raison de la chaleur, parce que la plupart d’entre eux n’avaient nulle part" où s’abriter, souligne-t-il.
Au moins 60 Jordaniens sont également morts, ainsi que 68 ressortissants indiens. "Certains [décès] sont dus à des causes naturelles, nous avons eu de nombreux pèlerins âgés. D’autres sont dus aux conditions météorologiques, c’est ce que nous supposons", explique le diplomate d’un pays asiatique en Arabie saoudite, sous le couvert de l’anonymat.
La Tunisie, l’Indonésie, l’Iran, le Sénégal et le Kurdistan irakien ont également signalé des décès.
En 2015, une tragique bousculade
Le hadj, l’un des cinq piliers de l’islam, consiste en une série de rites réalisés à La Mecque et dans ses environs. Tous les musulmans sont censés les accomplir au moins une fois dans leur vie s’ils en ont les moyens et peuvent bénéficier du quota de places alloué à leur pays. Mais l’organisation de ce rassemblement est compliquée par le réchauffement climatique et a parfois été débordée, aussi, par de tragiques mouvements de foules. L’un d’eux avait causé la mort de 2 300 personnes en 2015. Depuis, les autorités ont procédé à d’importants aménagements, avec notamment un agrandissement de la mosquée Al-Haram, qui devrait être achevé l’an prochain, selon Le Monde.
Midi Libre