L’ouragan Béryl, le premier d’une saison qui s’annonce extraordinaire dans l’Atlantique nord, a déjà causé la mort d’au moins cinq personnes et provoqué d’importants dégâts. Bien qu’elle perde en intensité, la tempête menace
désormais la Jamaïque et les îles Caïmans.
Béryl, particulièrement précoce, avance dans les Caraïbes après avoir provoqué d’importants dégâts et au moins 5 morts. L’ouragan s’apprête à toucher ce mercredi 3 juillet 2024 la Jamaïque, prévient le Centre américain des ouragans (NHC).
Bien que relégué mardi après-midi en catégorie 4, ce premier ouragan de la saison fut, lundi soir et mardi matin, classé en catégorie 5, la plus élevée avec des vents supérieurs à 252 km/h et des effets « potentiellement catastrophiques ».
Béryl était alors l’ouragan de catégorie 5 le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains.
« Des vents dévastateurs […], une montée des eaux potentiellement mortelle et des vagues destructrices sont attendues dans des zones de Jamaïque et des Îles Caïmans mercredi et mercredi soir », écrit le NHC dans son bulletin de 21 h GMT mardi, relevant des vents à 250 km/h dans l’ouragan.
« La bonne nouvelle, c’est que Béryl a commencé à s’affaiblir un peu », a commenté le directeur du NHC Michael Brennan, qualifiant l’ouragan d'« extrêmement dangereux ».
Béryl pourrait toucher la Jamaïque en catégorie 3 ou 4, « avec un potentiel de dégâts catastrophiques dus au vent, de larges dégâts sur les maisons, les toits, les arbres, les lignes électriques », a-t-il ajouté.
« En Jamaïque, il faut être dans votre lieu sûr à la tombée de la nuit et se préparer à s’abriter sur place toute la journée de mercredi », relève encore Michael Brennan.
Béryl va également toucher le sud d’Haïti et atteindre, affaibli, la péninsule du Yucatan, au Mexique, jeudi soir.
Désolation dans les Antilles
Avant de toucher ces îles, l’œil de l’ouragan a dévasté lundi Carriacou, une île de la Grenade réputée pour sa beauté, ainsi que d’autres territoires dans la région.
Deux personnes ont été tuées à Carriacou et une autre sur l’île voisine de Grenade, la principale du petit archipel, a indiqué le Premier ministre grenadien Dickon Mitchell. Des vents ont été mesurés jusqu’à 240 km/h à Carriacou, qui a été « rasée en une demi-heure », selon lui.
« Il est clair que la crise climatique pousse les catastrophes à de nouveaux niveaux records de destruction », a observé le chef de l’ONU Climat Simon Stiell, dont la famille fait partie des victimes à Carriacou.
« La crise climatique va de mal en pis, et plus vite que prévu », ce qui nécessite en réponse « une action climatique bien plus ambitieuse de la part des gouvernements et des entreprises », a-t-il ajouté dans une déclaration à l’AFP.
Sur l’archipel voisin de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Béryl a semé la désolation et fait au moins un mort, selon le Premier ministre Ralph Gonsalves.
« Malheureusement, il y a une personne tuée. Il pourrait y avoir plus de victimes, nous ne sommes pas sûrs », a-t-il ajouté dans une vidéo sur Facebook, et « 90 % des habitations ont été gravement endommagées ou détruites sur l’une des îles où le toit de l’aéroport a été arraché ».
Ouest France