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Les chalutiers chinois profitent de la faiblesse des Etats dans de nombreux pays du continent pour racler illégalement les fonds marins. Un désastre tant économique qu’écologique face auquel les gouvernements africains sont impuissants en raison de leurs moyens de surveillance limités ou du fait de leur dépendance aux financements de Pékin.

Environ 20 % des poissons pêchés illicitement dans le monde proviennent des eaux territoriales de six pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Sierre Leone, selon un rapport publié le 17 janvier dernier par Investigative Journalism Reportika (Ij–Reportika), un réseau international de journalisme d'investigation.

La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) pénalise non seulement les économies de ces pays, mais aussi la pêche artisanale et les millions de familles qui en vivent. Dans les six pays ouest-africains dont les ressources halieutiques sont les plus pillées à l’échelle mondiale, le manque à gagner est estimé à environ 2,3 milliards de dollars par an et à quelque 300 000 emplois.  

Le rapport, qui se base notamment sur des enquêtes menées sur le terrain et un suivi par satellite des principales flottes de pêche en eaux lointaines (Distant Water Fishing Fleet/DWF), note que la pêche illicite en Afrique de l’Ouest est en grande partie le fait de chalutiers chinois.

La flotte chinoise de pêche en eaux lointaines se compose notamment de gros chalutiers et de palangriers. Si l’empire du Milieu n’est pas l’unique pays du monde à pratiquer la pêche illicite, c’est l’échelle et le mode opératoire de la flotte chinoise qui représente une cause majeure de destruction des écosystèmes marins. Pékin ne revendique officiellement qu’une flotte de pêche en haute mer de 2500 navires, mais des études sérieuses menées par des ONG avancent le chiffre de plus de 18 000 gros bateaux de pêche chinois qui sillonnent les océans et les mers à travers le monde.

Chalutage de fond et dissimulation de la localisation

En Afrique comme en Amérique latine ou dans l’Océan indien, la plupart de ces navires chinois pratiquent le chalutage par le fond, une forme extrêmement destructrice de pêche qui rafle tout sur son passage et qui est en grande partie responsable de la disparition quasi-totale de poissons dans les eaux nationales chinoises.

Lorsqu’ils raclent les fonds marins d’un pays en toute illégalité, ces bateaux désactivent leur système d'identification automatique (AIS), un dispositif qui renseigne sur leur identité, leur statut, leur position et leur trajet pendant au moins 8 heures en moyenne. Certains navires opèrent même sous le pavillon du pays d’accueil quand ils entrent dans ses eaux territoriales pour éviter de se faire répertorier par les AIS. A titre d’exemple, les navires « Yu Feng 1, 3 et 4 » battent le pavillon chinois quand ils sont dans les eaux internationales, avant d’opérer sous pavillon ghanéen quand ils pêchent dans la zone économique exclusive (ZEE) du Ghana.

En Afrique de l’Ouest, les reporters du réseau Ij–Reportika ont d’autre part constaté que les chalutiers chinois qui pratiquent la pêche illégale sont également impliqués dans d’autres activités illicites comme le trafic d’espèces animales africaines utilisées dans la médecine chinoise et dans la fabrication de fentanyl, un puissant un opioïde synthétique dont l’usage détourné comme drogue provoque souvent des overdoses et des décès.

Des gouvernements qui ferment les yeux sur les dépassements

Le rapport précise par ailleurs que la pêche illicite pratiquée par la Chine ne se limite pas aux côtes ouest-africaines. Elle touche également de nombreux pays côtiers du continent, dont le Cameroun, la République du Congo, le Gabon, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Namibie, la Côte d’Ivoire et le Liberia.

Dans la zone économique exclusive du Sahara occidental, des chalutiers et des palangriers battant pavillon chinois ont, par exemple, pêché pendant plus d'un million d'heures en 2022.

Les Etats insulaires de l’Océan indien comme les Seychelles, l’Île Maurice et Madagascar ne sont pas en reste. Selon les données de suivi de la plateforme de surveillance par satellite des navires de pêche OceanMind, 132 navires battant pavillon chinois ont opéré dans la zone économique exclusive de Madagascar entre 2019 et 2021.  

Cette pêche illégale donne souvent lieu à des confrontations entre les pêcheurs africains et les équipages chinois. En 2020, trois pêcheurs mauritaniens sont décédés lorsque leur pirogue fut percutée par un gros chalutier chinois. De nombreuses manifestations ont également été organisées ces dernières années par des communautés de petits pêcheurs au Sénégal, au Ghana, en Sierra Leone, en Guinée, au Nigeria, en Gambie et au Togo, pour protester contre la perte de leurs moyens de subsistance et les dommages environnementaux causés par la flotte chinoise de pêche en haute mer.

A quelques rares exceptions près, les gouvernements africains sont impuissants dans la lutte contre ces activités illicites des navires chinois, soit parce qu’ils ne veulent pas compromettre les financements qu’ils reçoivent de Pékin, soit du fait des moyens de surveillance dérisoires dont ils disposent.  

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