Dans un contexte où des tensions foncières perturbent le développement d’Akwaba City, un projet ambitieux d’aménagement urbain à Abidjan, Touré Ahmed Bouah, le promoteur du projet, a lancé un appel pressant à l'État pour qu'il donne son aval et facilite le lancement des travaux. Lors d'une conférence de presse tenue le 7 août 2024 à Cocody-Vallon, Bouah a exposé les défis auxquels fait face cette initiative qui vise à transformer la région d’Abidjan et à offrir un cadre de vie amélioré à des millions d’habitants.
Akwaba City, qui s’étend sur une superficie impressionnante de 7 000 hectares entre Abidjan et Anyama, est conçu pour accueillir jusqu’à trois millions de personnes. Ce projet s’inscrit dans une vision durable de développement urbain, mais les récents troubles fonciers à Akoupé-Zeudji menacent de compromettre sa réalisation. Des actes de violence récurrents, alimentés par des individus revendiquant des droits sur des terrains relevant du Fonds de prévoyance militaire (FPM), viennent entraver l’avancée du projet. Un chef de village adjoint, au cœur de cette problématique, aurait même été impliqué dans l’organisation de lotissements illégaux, exacerbant ainsi les tensions.
Malgré la restitution des parcelles au FPM, certains chefs de village, ayant essuyé des échecs dans leurs démarches pour obtenir des Attestations de Concession Définitive (ACD), tentent de s'opposer au projet dans le but de préserver leurs intérêts personnels. Cette résistance met en évidence les enjeux complexes liés à la gestion foncière en Côte d'Ivoire, et Bouah a souligné l’importance d'une enquête des autorités pour mettre fin aux violences et permettre à Akwaba City de se concrétiser.
Lors de ses échanges avec les journalistes et les influenceurs, Touré Ahmed Bouah a insisté sur la nécessité pour l'État de donner son feu vert au projet. Il a rappelé que tous les documents administratifs nécessaires sont déjà en règle, y compris la concession d'aménagement, les arrêtés ministériels de réservation, ainsi que les autorisations d’aménagement. Cependant, le projet est actuellement en attente à cause de l'absence d'un arrêté ministériel essentiel, une demande formulée il y a plus de cinq ans, qui doit approuver le plan d’aménagement.
Bouah a exprimé son impatience face à cette situation, soulignant que l’approbation de cet arrêté est cruciale pour initier les travaux de construction, tels que le tracé des routes et l'installation des infrastructures fondamentales qui garantiront la viabilité de la ville. Il a également mis en avant le rôle déterminant du Bureau national d’Études techniques et de Développement (Bnetd), reconnu pour son expertise dans la planification urbaine, dans la conception du plan d’aménagement d’Akwaba City.
En se référant à la loi 97-524 du 4 septembre 1997, qui autorise les opérateurs privés à acquérir des terres pour des projets d’aménagement conformes au schéma directeur, Bouah a rappelé que l'État avait déjà accordé à son entreprise, Sophia, un espace équivalent à plus de 7 000 hectares. Cette superficie, comparable à celle de la commune de Yopougon, dépasse largement la taille des communes de Plateau, Treichville, Koumassi, Port-Bouët et Adjamé réunies.
En conclusion, le promoteur a révélé les investissements considérables déjà réalisés dans la conception et la maturation du projet, s’élevant à 83 milliards FCFA, preuve de son engagement indéfectible et de sa détermination à faire de cette vision une réalité tangible. L'avenir d'Akwaba City dépend maintenant d'une réponse rapide et positive de l'État pour que ce projet emblématique puisse enfin voir le jour et contribuer à l'amélioration de l'image de la Côte d'Ivoire sur la scène internationale.
Patrick Mel