À l’approche des fêtes de fin d’année, le secteur des transports en Côte d’Ivoire traverse une crise profonde marquée par une frustration généralisée des usagers. Ceux-ci dénoncent des retards, des dysfonctionnements et un chaos apparent. Le ministre des Transports, amadou koné, est sous le feu des critiques, accusé de ne pas maîtriser la situation.
La congestion routière, aggravée par la construction simultanée de deux échangeurs et les travaux du métro d’Abidjan à moins de deux kilomètres l’un de l’autre, cristallise les mécontentements. Ces chantiers, supervisés par l’amuga, l’autorité de régulation du transport urbain, auraient pu être anticipés pour éviter de telles perturbations. Beaucoup estiment qu’un manque de planification et l’absence d’alternatives crédibles ont exacerbé les problèmes. Les embouteillages monstres qui paralysent la capitale ont des répercussions non seulement sur la mobilité des citoyens, mais aussi sur l’économie nationale, ralentie par les retards chroniques.
Dans ce contexte, les initiatives liées au transport lagunaire, portées par citrans et stl, deux opérateurs privés, apparaissent comme des solutions négligées. Ces entreprises, qui ont investi dans des infrastructures modernes et offrent des services fiables, ont permis à de nombreux usagers de contourner les problèmes routiers.
Cependant, elles sont confrontées à des difficultés financières dues au manque de soutien de l’État. Bien que le gouvernement soit censé rétablir l’équilibre financier en leur faveur, aucune action concrète n’a été entreprise. Les charges cumulées, couplées à une concurrence déloyale de certains projets étatiques, menacent aujourd’hui leur viabilité. Le risque de voir ces entreprises fermer leurs portes est bien réel, ce qui priverait les habitants d’Abidjan d’une alternative cruciale pour leurs déplacements.
Cette situation soulève également des inquiétudes quant à l’avenir du métro d’Abidjan. Certains économistes avertissent que, sans une gestion rigoureuse et une planification adéquate, ce projet ambitieux pourrait connaître les mêmes échecs que ceux observés dans le transport lagunaire. Pourtant, le développement du transport par l’eau reste une option efficace pour désengorger les routes et offrir une solution durable aux défis de mobilité urbaine. De Yopougon à Port-Bouët, les déplacements sont devenus un véritable parcours du combattant, et les gares lagunaires pourraient jouer un rôle clé pour alléger la pression sur les axes routiers.
Le secteur des transports en Côte d’Ivoire est en proie à un désordre qui ne dit pas son nom. Entre le retard dans la livraison des plaques d’immatriculation, les retraits de permis de conduire et les embouteillages incessants, les usagers se sentent abandonnés. Le silence du ministre amadou koné face à ces dysfonctionnements alimente les frustrations. Pourtant, des solutions existent. Il est urgent de soutenir les initiatives locales comme celles de citrans et stl, qui permettent de maintenir les capitaux sur place et de les réinvestir dans l’économie nationale. Seule une prise de décision stratégique et un appui aux projets en cours permettront de répondre aux besoins de mobilité des citoyens et de renforcer la croissance économique du pays.
Estelle Mintani