En début d’année 2024, la Chine affiche une trajectoire fulgurante qui défie les pronostics et bouscule les équilibres économiques mondiaux. Avec un objectif de croissance fixé à 5 %, le pays non seulement dépasse les prévisions des grandes institutions financières internationales, mais réaffirme son rôle moteur dans l’économie mondiale.
Malgré un contexte international marqué par des tensions géopolitiques et des incertitudes économiques, Pékin démontre une résilience et une capacité d’adaptation qui forcent l’admiration.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Rien que sur les deux premiers mois de l’année, la Chine a enregistré un volume d’échanges commerciaux dépassant les 900 milliards de dollars, marquant une progression de 8,7 % en glissement annuel. L’indice PMI manufacturier, indicateur clé de la santé industrielle, affiche une tendance haussière, témoignant d’une confiance renouvelée des acteurs économiques. Dans le même temps, l’Empire du Milieu s’impose comme un acteur incontournable des nouvelles forces productives de qualité, un concept qui redéfinit les paradigmes du développement économique en misant sur l’innovation technologique et la durabilité.
L’économie chinoise n’est plus seulement une puissance de production massive ; elle devient un pôle d’innovation de premier plan. L’essor des industries vertes, symbolisé par la montée en puissance des véhicules électriques, des batteries au lithium et des panneaux solaires, marque un tournant décisif. Avec des exportations dépassant les 138 milliards de dollars en 2023, la Chine s’impose comme le leader mondial de la transition énergétique, illustrant ainsi sa volonté d’orienter son développement vers un modèle plus durable et compétitif. L’accélération de l’économie numérique, le taux de pénétration record de la 5G et la domination chinoise en matière de dépôts de brevets internationaux attestent d’une ambition claire : faire de l’innovation le cœur du progrès économique.
Mais la percée chinoise ne se limite pas aux frontières nationales. L’ouverture économique demeure un pilier stratégique, renforcé par des mesures visant à attirer davantage d’investissements étrangers. Avec 7 160 nouvelles entreprises à capitaux étrangers créées en seulement deux mois, la Chine continue d’attirer les multinationales, convaincues que l’avenir se joue en Asie. Dans cette dynamique, l’Initiative « Ceinture et Route » réaffirme son importance comme levier d’intégration économique mondiale. Pékin ne se contente pas d’exporter ses produits, elle façonne un nouvel ordre économique où coopération et mutualisation des ressources priment sur la rivalité.
Dans ce paysage en pleine mutation, l’Afrique occupe une place de choix. La Chine, fidèle à son engagement en faveur d’un développement partagé, multiplie les initiatives de coopération avec le continent. L’exemple de la Côte d’Ivoire illustre parfaitement cette dynamique.
En six ans, l’Empire du Milieu s’est imposé comme son premier partenaire commercial, contribuant activement aux infrastructures clés du pays, notamment dans les secteurs des transports, de l’énergie et du sport. La construction de stades pour la Coupe d’Afrique des Nations en est une parfaite illustration, incarnant la volonté chinoise de s’investir durablement dans l’essor du continent africain.
À l’heure où les rapports de force évoluent, où l’Occident peine à maintenir son hégémonie économique, la Chine impose un nouveau modèle fondé sur la coopération, l’innovation et une vision à long terme. Dans un monde en quête d’équilibre, elle apparaît comme un acteur incontournable, capable de fédérer et de proposer des alternatives viables aux défis globaux. L’année 2024 s’annonce donc comme une étape décisive dans cette montée en puissance, et une chose est certaine : l’histoire économique mondiale ne pourra plus s’écrire sans la Chine.
Mathias Zinsou