Les Observateurs des Médias ODM News

L’épineuse question de la cherté de la vie dans toutes les conversations des ivoiriens, n’épargne aucunement les populations dans le Tonkpi qui décrient elles aussi, la surenchère sur les marchés, interpellant les pouvoirs publics à suivre de près cette situation qui plombe le budget des ménages. Le marché de Man, autrefois apprécié par les localités environnantes et mêmes éloignées du fait des coûts des denrées alimentaires et bien d’autres produits jugés abordables, est aujourd’hui un mauvais souvenir.

« Aujourd’hui, tu ne peux plus commissionner quelqu’un, envoie moi tel ou tel article de Man. Avant oui, mais maintenant, c’est n’est pas possible. Tout est devenu cher à Man. Avant tu pouvais avec seulement 10 000 f prendre une bonne quantité de bananes et envoyer aux proches et être fier, mais c’est plus Man qu’on connaissait ou qu’on nous parlait (…) », a marmonné dans une voix presque étouffée dans la gorge, dame Judith Diomandé, panier dans la main droite, longeant le trottoir de la pharmacie du commerce pour rejoindre le grand marché.

C’est vendredi, jour de marché dans la capitale des 18 montagnes, la ville grouille de monde. Un soleil grisonnant scintille dans le ciel à cette heure de la matinée où la pluie a déjà marqué de ses empreintes les ruelles du marché.

La boue comme allié inévitable ce jour de marché, présage d’un parcours périlleux pour tout visiteur qui oserait s’aventurer dans cet espace de commerce.

Plusieurs populations environnantes regagnent également ce jour la ville, pour la vente de marchandises et faire des achats. Se frayer un passage à l’intérieur des étales et même sur les deux voies principales qui bordent ce centre des affaires, est extrêmement difficile.

Dans cette forêt humaine où, femmes, hommes et enfants s’entremêlent et s’entrelacent, fusent des critiques sur les prix des denrées mais également sur le tas des produits placés sur les étalages, devenus de plus en plus  »maigres ».

« Vraiment le marché est cher. On pouvait trouver des bananes avec des tas de 100 f, 200 f mais aujourd’hui, les tas de bananes sont à 500 f, 1000 f. Et puis le kilo d’oignon est à 1000 f, ce qui était à 300 f, 350 f. Vraiment, c’est un peu difficile pour nous les ménagères. Il faut que le gouvernement puisse voir cela pour ne que nous puissions être un peu heureux en famille avec les enfants », déplore Mme Gbéty, institutrice à Man.

Les plaintes et complaintes des femmes à la vue de notre équipe de reportage, comme un hymne, convainc que la hausse tous azimuts des prix des denrées est malvenue.


« Presque tout, tout est cher. Avant le poisson sec, le kilo était à 3000 f, mais aujourd’hui, il est passé à 5000 f. Même le kilo de viande facilement on pouvait prendre à 2000 f, 2500 f actuellement tu n’as pas 3000 f, tu ne peux pas en avoir. En tout cas le prix zig-zag. Or une fois le poisson est cher, ça devient autre chose. On peut facilement payer les aubergines par exemple à 250 f, mais une fois que le poisson ou bien la viande est chère puisque c’est la base de toute sauce, du coup, le marché devient cher (…). J’ai envoyé 20 000f, ce qui me reste n’atteint plus 10 000f et voici le petit sachet », fait observer Touré Charlotte.

Un peu plus loin dans l’allée de vente des condiments, Traoré Ami, attend les clients avec patience et résignation. Ses bénéfices ont soudainement chuté, s’en plaint Mlle Traoré. « C’est devenu cher. La marchandise quitte en brousse. Les sacs qu’on prenait à 10 000 f aujourd’hui c’est devenu 20 000 f. On est obligé de faire cher pour que l’argent sorte, pour gagner le prix de nourriture nous aussi (…), mais c’est difficile parce que les clients n’achètent pas comme avant », a expliqué la vendeuse.

« Que les prix soient revus à la baisse. Si cela est fait, ça va arranger ceux qui vendent et aussi les clients,  pour qu’on puisse bien vendre et que les acheteurs aussi puissent bien acheter afin que les enfants mangent bien », a-t-elle ajouté.


Mlle Traoré Ami, vendeuse de condiments
Le doigt est également pointé sur le prix du riz qui a connu une augmentation. Les ménages ne comprennent pas cette hausse pour cet aliment de base dans les familles.

« Aujourd’hui le riz Héron, avant c’était à 11 900f mais aujourd’hui il coûte 13000 f voire 13 800 f. Même Uncle Sam cassé, on le prenait souvent à 10000f, on ne gagne plus à ce prix actuellement. Tout est à 11 000 f voire 11 800 f », s’insurge un quinquagénaire optant pour l’anonymat.

Les aubergines, la tomate, le piment, l’huile rouge (…) sont devenus onéreux sur les marchés à Man. « Il est vrai que leurs prix sont fixés en fonction des saisons, mais toujours est-il qu’il y a une exagération faite par les commerçants et ça, c’est vraiment déplorable », a relevé dame Lucie Koffi institutrice dans un village venue faire son marché en ville.

Plusieurs plaintes sont également signalées au niveau des produits dans les supermarchés. Les populations se questionnent si le contrôle est effectué pour le respect des prix plafonnés par l’Etat ivoirien.

« Non, je ne crois pas. Pour ce que je constate sur le terrain, ce n’est  pas vrai. Vous-même, parcourez un peu les prix au niveau des différentes surfaces. A Grand-gbapleu, à Air France, Libreville et j’en passe, monsieur, allez-y vous faire votre propre opinion, vous allez vous demander si nous sommes dans la même ville de Man », a fustigé pour sa part, un fonctionnaire.

Nombreux sont les consommateurs à Man qui crient leur mécontentement face à cette situation qui perdure.

Approché pour échanger sur l’épineuse question de la cherté de la vie et des plaintes des consommateurs, le président de l’association la voix des consommateurs pour le Tonkpi, Fofana Aboubacar, n’a pas balayé du revers de la main la réalité sur les prix des denrées à Man. Il a affirmé en être conscient avec toute son équipe et des démarches sont toujours en cours pour juguler le problème quand bien même la situation est difficile sur le terrain.

« En tant que responsable des consommateurs, nous menons à tout moment des démarches (…). Mais à chaque fois que nous nous rencontrons pour une réunion, aucune décision n’est mise en application. A Man, vraiment il faut reconnaitre que le préfet se bat, le directeur régional du commerce aussi. Mais ce qui coince, les mesures arrêtées ne sont pas mises en application parce qu’elles ne sont pas suivies, voici le problème », a confié M. Fofana.

Du côté de la direction régionale du commerce de Man, la hiérarchie s’est abstenue de toute déclaration malgré les démarches effectuées pour savoir les mécanismes mis en place pour contrer les vendeurs véreux au niveau de la ville de Man.

Toujours est-il qu’à Man, comme dans les villes environnantes, Biankouma, Danané, Zouan-Hounien, la triste réalité sur les marchés est implacable. Le panier de la ménagère et les denrées alimentaires ne font plus bon ménage dans l’ouest ivoirien.

DELPHIN EHUI
AIP

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