L’organisation, dénommée « Association africaine des autorités organisatrices des transports urbains (Aaaotu) », a été portée sur les fonts baptismaux, ce mardi 21 février 2023, sur les bords de la lagune Ebrié.
Le ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, a salué la mise sur pied de l’Association africaine des autorités organisatrices des transports urbains (Aaaotu), née à l’issue d’une Assemblée générale constituante.
Il s’est félicité de ce que cette nouvelle faîtière de régulation des transports urbains, viendra donner un coup d’accélérateur à la résolution des problématiques liées aux grandes villes. A Abidjan, les problèmes de mobilité génèrent 300 milliards de Fcfa de pertes.
« Nous nous réjouissons de cette initiative qui permettra aux futures autorités de se nourrir de retours d’expériences et de bonnes pratiques en matière de planification, de coordination, de régulation, de financement et de gestion », a ajouté le ministre.
Il a fait savoir que l’un des chantiers sur lesquels l’association est le plus attendue, est la professionnalisation du transport artisanal qui, dira-t-il, assure la plus grande partie des déplacements motorisés dans les villes africaines.
« Nous faisons beaucoup d’efforts pour investir dans le transport public de masse. Nous densifierons très bientôt le transport lagunaire avec la construction de plusieurs gares, l’acquisition d’une centaine de bateaux, d’autobus et la création de nouvelles lignes (…) », a partagé Amadou Koné.
Selon lui, ces investissements qui se rabattent beaucoup plus sur la ville d’Abidjan s’expliquent par la forte densité de la population que représente la ville d’Abidjan et les activités économiques qu’elle génère.
« Abidjan concentre à elle seule 24 à 25% de la population ivoirienne, avec 6 millions d’habitants. Elle est partie en moins de 15 ans de 2 millions d’habitants à ces nouvelles statistiques », a fait observer M. Amadou Koné.
Le ministre des Transports a souligné qu’« Abidjan fait 80% de l’économie ivoirienne en termes de poids dans le PIB et fait perdre au pays environ 300 milliards de Fcfa, en raison de la congestion routière ».
Fort de l’intérêt que représente cette problématique, le représentant de la Banque mondiale, Ibou Diouf, a invité les membres de l’association à mobiliser leur intelligence collective afin d’identifier des solutions innovantes et concevoir des politiques, tout en prenant en compte les investissements qui permettront d’offrir des services de transports efficaces, sûrs et durables au profit des populations.
« Par ailleurs, vous devrez veillez à accompagner la transition vers des sources d’énergies propres et renouvelables, tels que les bus et les minibus électriques ou les véhicules roulant au gaz naturel », a-t-il lancé.
Le directeur général de l’Autorité de la mobilité urbaine dans le Grand Abidjan (Amuga), Romain Kouakou, s’est dit honoré d’accueillir en terre ivoirienne ces pairs des pays africains et a indiqué que le dynamisme de l’association sera un indicateur de la qualité de la coopération des pays membres.
« Il importe de mettre en place un cadre de coordination communautaire dans la perspective d’une harmonisation des actions divergentes, à l’exemple de l’Aaaotu qui traduit cette volonté de coopération », a suggéré Romain Kouakou.
Pour lui, la mobilité étant un domaine complexe, les échanges d’expériences et la solidarité sont indispensables pour répondre efficacement aux besoins de déplacement des populations. L’assemblée constituante de la faîtière des autorités organisatrices des transports urbains se déroule les 21 et 22 février 2023.
AP/APA
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