Emmené aux États-Unis fin juillet, Ismael «El Mayo» Zambada dit avoir été «emmené de force contre sa volonté» et demande aux gouvernements mexicains et américains «d’être transparents».
Le cofondateur du cartel mexicain Sinaloa, Ismael «El Mayo» Zambada, a affirmé samedi avoir été «kidnappé» au Mexique et emmené «de force» aux États-Unis fin juillet, dans une affaire rocambolesque et entourée de zones d'ombres sur cette puissante organisation criminelle aux ramifications internationales.
«Je souhaite dire que je ne me suis ni livré, ni ne suis venu volontairement aux États-Unis. Je n'ai pas non plus d'accord avec quelque gouvernement que ce soit. Au contraire, j'ai été kidnappé et emmené de force contre ma volonté», a écrit «El Mayo»
, détenu à El Paso au Texas, dans une déclaration transmise à l'AFP par son avocat américain Frank Perez. J'appelle les gouvernements du Mexique et des États-Unis à être transparents et dire la vérité à propos de mon enlèvement».
«El Mayo» aurait été pris dans une «embuscade»
Le septuagénaire, cofondateur du cartel de la drogue de Sinaloa avec Joaquin «El Chapo» Guzman, raconte ce qui s'est passé le 25 juillet au Mexique jusqu'à son arrestation à sa descente d'un avion privé de l'autre côté de la frontière, au Texas, avec l'un des fils d'«El Chapo», Joaquin Guzman Lopez. «El Chapo» a lui-même été jugé et incarcéré en 2019 aux États-Unis.
«El Mayo» a confirmé les dires de son avocat selon lesquels il a été trompé par Joaquin Guzman Lopez qui l'a fait venir à une réunion dans une propriété avec des responsables mexicains. Là, il aurait été pris dans une «embuscade» puis «agressé par un groupe d'hommes, plaqué au sol, menotté, encagoulé, jeté dans un pick-up, violenté et forcé de monter dans un avion privé» dans lequel il n'y avait qu'un pilote et Joaquin Guzman Lopez.
Après un vol de trois heures, «nous sommes arrivés à El Paso, au Texas , où des agents fédéraux américains m'ont placé en détention», selon Ismael Zambada: «L'idée que je me serais rendu et que j'aurais coopéré volontairement est complètement fausse. J'ai été emmené de force dans ce pays».
Un manque de «coopération» des États-Unis selon le Mexique
L'ambassadeur américain au Mexique Ken Salazar a assuré vendredi que Washington n'avait pas été directement impliqué dans le montage de cette opération. Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador avait déploré un manque de «coopération» des États-Unis pour faire la lumière sur cette affaire.
Ken Salazar a toutefois reconnu qu'«El Mayo» était venu «contre son gré» aux États-Unis et Joaquin Guzman Lopez s'était «rendu volontairement» aux autorités américaines.
«El Mayo», 76 ans, a plaidé fin juillet non coupable de trafic de drogue, blanchiment et association de malfaiteurs en vue de commettre un meurtre devant une juge fédérale du Texas. Joaquin Guzman Lopez, 38 ans, détenu à Chicago, a aussi plaidé non coupable de trafic de drogue, blanchiment et détention d'armes.
Le Figaro avec AFP