Graphique - Selon l'Insee, le solde démographique baisse inlassablement. Et est désormais inférieur au solde migratoire. De quoi alimenter le sujet à l'approche du débat sur le projet de loi immigration. Voilà de quoi relancer le débat sur le projet de loi sur l’immigration
qui doit arriver dans les prochaines semaines au parlement. D’après l’Insee, le solde démographique français, c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et de décès, est au plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et désormais très largement inférieur au solde migratoire.
En effet, la natalité a encore baissé avec 723.000 bébés, soit 19.000 de moins par rapport à 2021. Ce phénomène structurel s'explique par le fait que les femmes font de moins en moins d'enfants. Le taux de natalité est tombé à 1,8 enfant par femme en 2021 alors qu'il était encore à 2 en 2014. De plus les femmes ont en moyenne leur premier enfant à 31 ans contre 29 ans il y a vingt ans. En parallèle, la population française vieillit : plus d'un Français sur cinq à plus de 65 ans. Ce qui, à terme, pose un gros problème pour le financement du système social hexagonal et notamment pour les retraites. Car il n'y a plus en 2019 que 2,02 cotisants pour un retraité contre 4 en 1960.
Immigration choisie
Le gouvernement propose de recourir à une immigration choisie, sur le modèle des pays anglo-saxons, en créant un titre de séjour spécial sur les métiers en tension accessible aux travailleurs sans papiers. "Ce titre de séjour spécifique sera là pour régulariser une situation parce qu'on démontre qu'on travaille dans un métier en tension (...) L'objectif, c'est bien que l'immigration économique reste une façon subsidiaire de répondre aux besoins", a précisé au Monde novembre dernier Olivier Dussopt, le ministre du Travail.
Reste à construire une majorité à l’Assemblée nationale pour faire voter le texte. Car la droite est divisée sur le sujet. Et elle fait pression sur l’exécutif pour abandonner son volet "immigration travail" poussé par l’aile gauche de la majorité.
Leçon n° 1 : Entrées. À partir de 2010, le solde migratoire progresse fortement du fait notamment de la pression migratoire engendrée par les conflits en Syrie, en Libye ou encore en Afrique. Ainsi les entrées sur le territoire français ont fortement augmenté depuis 2010 pour atteindre un pic en 2018 avec un solde migratoire de plus de 200.000.
Leçon n° 2 : Fécondité. En 2022, l’Insee observe une légère baisse de la fécondité dont l’indice conjoncturel recule à 1,8 enfant par femme contre 1,84 en 2021. Conséquence, le nombre de naissances a reculé à 723.000 bébés, soit 19.000 de moins qu’en 2021. Un plus bas historique. Néanmoins depuis 1975, la fécondité des femmes françaises reste relativement stable, oscillant entre 1,8 et 2. La France reste l’un des pays européens les plus féconds.
Leçon n° 3 : Soutenabilité. La démographie met le système des retraites en péril. En 1960 on dénombrait 4 cotisants pour un retraité. En 2019, ce ratio a chuté de moitié en passant à 1,7. Selon les projections du Conseil d’orientation des retraites, on pourrait même descendre à 1,2 cotisant par retraité en 2050.
Florian Fayolle
Source: Challenges
Crédits photos: AFP/Archives - Didier PALLAGES | Image: Composante du solde démographique fournie par Challenges.