Les partisans du Ouï et du Non ont 21 jours pour convaincre les électeurs. Le top départ de la campagne référendaire est donné ce vendredi 24 novembre par le président de la Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (CONOREC), Limane Mahamat. La campagne démarre le 25 novembre et prendra fin le 16 décembre à minuit.
Durant vingt et un jours, des partisans du OUI et du NON ont l’occasion de sillonner les 23 provinces que compte le pays pour convaincre les électeurs.
Le 17 décembre, quelques huit millions de Tchadiens se rendront aux urnes pour se prononcer en faveur ou contre le projet de Constitution portant sur l’Etat unitaire.
Le référendum sur la forme de l’Etat est une recommandation du dialogue national inclusif et souverain tenu d’août à octobre 2022 à N’Djamena. Selon cette recommandation, le gouvernement se doit de soumettre deux projets de Constitution à l’appréciation du peuple. L’un sur l’Etat unitaire et l’autre sur l’Etat fédéral.
Mais à la surprise générale, le gouvernement a adopté un seul projet de Constitution consacrant la forme de l’Etat unitaire. Selon le Secrétariat général du gouvernement, en cas de victoire de NON, un autre référendum sera organisé et portera sur l’Etat fédéral. Ce qui a suscité des critiques des partis politiques de l’opposition et de la société civile qui voient en cette idée un parti pris du gouvernement.
« Le gouvernement ne peut pas être juge et partie en même temps. Déjà c’est le gouvernement qui dirige la commission chargée de l’organisation de ce référendum. Ceci n’est pas logique », pense Aweina Azoudoum Gédéon, analyste politique.
Une campagne mouvementée
Pour cette campagne, trois camps se dressent. Le premier est celui du OUI à la forme de l’Etat unitaire soutenu par le gouvernement. Pour battre campagne dans ce sens, le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo a créé une coalition. Cette coalition renferme des membres du gouvernement, du parlement provisoire et d’autres personnalités.
Le deuxième est celui du NON à l’Etat unitaire. Il compte en son sein des fédéralistes réuni dans un bloc. Et le troisième est celui du boycott. Réunis sous l’appellation Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), ils rejettent les conditions dans lesquelles le gouvernement organise ce référendum.
D’abord, ils contestent la CONOREC qui est pilotée par un membre du gouvernement au niveau national et au niveau provincial par les autorités administratives. Ensuite, ils dénoncent le parti pris du gouvernement en adoptant un seul projet de Constitution. Enfin, ils fustigent la création d’une coalition gouvernementale pour battre campagne en faveur du OUI.
Bien que minoritaire et limité par des moyens, ces deux camps promettent faire mordre la poussière au gouvernement. « Nous ne dévoilons pas nos stratégies. Dès demain, nous allons aussi entrer en campagne bien que le camp d’en face soit en campagne avant même la date officiellement retenue », informe le porte-parole du bloc fédéraliste, Baniara Yoyana.
Le parti Rassemblement national des Démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil) de l’ancien premier ministre Pahimi Padacké Albert appelle « au bureau de vote mort ».
Dans ce sillage, la Haute autorité des médias audiovisuels (HAMA), organe régulateur, a suspendu toutes les émissions interactives durant la période de campagne. Ceci, justifie-t-elle, pour éviter tout dérapage. Seules, les débats politiques peuvent être organisés, sous réserve de respecter les règles de l’équité et d’équilibre.
APANEWS