Dans une interview accordée à un quotidien ivoirien, le politologue Julien Geoffroy Kouao a affirmé que la gauche était en déclin au lendemain des résultats des élections locales où le RHDP, parti au pouvoir a raflé la quasi-totalité des sièges.
" Les partis de gauche sont en déclin, en voie de disparition.
Le PPA-CI de Laurent GBAGBO a fait un score extrêmement faible. AFFI N'GUESSAN et le FPI ont disparu de la scène politique, du moins électoralement, et le MGC (Mouvement des générations capables) de Simone GBAGBO n'a pas d'élus. Nous assistons au déclin de la gauche politique ivoirienne", a déclaré Dr. Julien Geoffroy Kouao.
En réplique au politologue, Justin Koua lui a adressé une lettre ouverte dans laquelle, il estime que Julien Geoffroy Kouao a tort de faire ces allégations.
Ci-dessous l'intégralité de la lettre ouverte de Justin Koua.
Ces élections-ci ne reflètent en aucune façon le vrai poids des partis de gauche dans notre pays. Ces élections ont été l'occasion pour le RHDP d'expérimenter sa nouvelle technologie de fraude, en complicité avec une CEI dirigée par des agents irresponsables, partiaux, corrompus et malhonnêtes.
Partout dans le pays, à l'exception de rares zones, la CEI a favorisé :
- L'élimination indue des électeurs à priori défavorable au RHDP sur la liste électorale,
- L'inscription indue des électeurs à priori favorable au RHDP sur la liste électorale,
- le tripatouillage du listing électoral,
- le bourrage des urnes, consistant à introduire des bulletins de vote supplémentaires dans des urnes,
- le vote des absents, et surtout, des morts,
- La manipulation des tablettes au profit des candidats RHDP,
- Des opérations de vote dans des lieux cachés, tels que des commissariats et des domiciles privés,
- etc.
C'est cela que l'on qualifie de fraude électorale. Elle est une violation des règles d'un système d'élections de façon à garantir ou favoriser un résultat voulu. Dans le cas d'espèce, au profit du RHDP.
Cher Monsieur, le mal se trouve dans la désagrégation de nos Institutions et l'incivisme de ceux qui les dirigent. Avec honnêteté, vous pouvez faire remarquer aux observateurs de la vie politique ivoirienne que cette mascarade électorale révèle que la Côte d'Ivoire est aujourd'hui une société bloquée, une société sans rêve, une société sans perspectives heureuses pour l'ensemble des ivoiriens.
Le cas de la CEI est un exemple palpable. Cette Institution qui devrait être douée d'un haut degré d'expertise et de gestion et, avoir une capacité arbitrale, en faisant en sorte que tous les intérêts soient équitablement pris en compte, est devenue un instrument à la solde d'un secte politique.
Par la pure volonté des dirigeants de cette institution, la Côte d'Ivoire dispose d'une CEI dépendante, partiale et, non consensuelle, incorporée au RHDP.
Le RHDP, à l'occasion de ces élections-ci, a pris toutes les dispositions pour que cette prestigieuse Institution ne proclame que ses volontés et ses fantasmes.
Cher Monsieur, pour votre gouverne, en réalité, le RHDP n'a point gagné dans le Haut-Sassandra, le Cavally, le Gboklê, la Mé, le Guémon, le Sud-Comoé, l'indenié-Djuablin, les Grands-Ponts, l'Agneby-Tiassa, etc... Bien sûr, en dehors des régions du nord.
Le RHDP n'a pas gagné et ne peut gagner à Yopougon, Adjamé, Abobo, Koumassi, etc, en dehors des communes du nord et quelques villes comme Daloa, Anyama et autres.
Ce parti, pour dissimuler sa minorité et son illégitimité à diriger les ivoiriens, a amélioré son système de fraude, appuyé par la violence sur les électeurs. Et, à procédé au braquage pur et simple de notre pays.
Alors, la question que vous devrez chercher à résoudre est la suivante : nos institutions sont-elles à la hauteur des attentes des ivoiriens ? Sont-elles capables de conduire le destin du peuple de Côte d'Ivoire ?
Cher Monsieur, je fais allusion à toutes nos institutions. Notamment le Conseil Constitutionnel et le Conseil d'Etat (inféodés au RHDP), l'Assemblée nationale et le Sénat ( qui ne se réunissent que pour entretenir leur oisiveté ).
Les autres, elles doivent simplement disparaître.
Cher Monsieur, je voudrais compter sur votre attachement à la Patrie pour que vous exhortiez les politiciens, les intellectuels et autres sachants à ouvrir le débat sur la fiabilité et la solidité de nos Institutions, la question de la République, la démocratie et la Nation.
Ceci pourrait éviter des désagréments désagréables à notre pays.
À bon entendeur, salut !!!