L’inflation est repartie à la hausse en décembre aux Etats-Unis. L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3 % le mois dernier après avoir augmenté de 0,1 % en novembre. Une hausse qui soulève des doutes sur la possibilité que la Réserve fédérale réduise ses taux. Une information qui a fait piqué du nez les marchés financiers.
Quant au prix du pétrole, il a augmenté à la suite des inquiétudes concernant l’escalade du conflit au Moyen-Orient avec davantage d’attaques contre Gaza et contre le transport maritime dans la mer Rouge, même si une augmentation surprise des stocks de brut américain a plafonné les gains
CACAO
Le cacao se maintient à un niveau élevé. Partie de £ 3 494 vendredi dernier, la tonne de cacao a clôturé hier soir sur le marché à terme de Londres à £ 3570 sur l’échéance mars. Même tendance à New York terminant hier soir à $ 4 271 sur l’échéance décembre, contre $ 4204 à la fin de la semaine dernière. Mais, la perspective d’une amélioration de la production du premier producteur mondial pourrait réduire les ardeurs de fève ainsi qu’une consommation peut-être fragilisée par la hausse des prix.
Dans une note BMI de Fitch Solutions s’attend à un ralentissement des prix du cacao au cours de l’année 2024. “Nous n’anticipons cependant pas un grand soulagement du côté de l’offre, mais nous attendons plutôt un ajustement du côté de la demande aux prix élevés” peut-on lire. Les données des broyages en Europe et aux Etats-Unis seront communiquées la semaine prochaine.
Des pluies inhabituelles, en pleine saison sèche, et bienvenues se sont abattues la semaine dernière dans les principales régions cacaoyères de la Côte d’Ivoire. Des pluies qui devraient à la fois stimuler la récolte principale et en améliorer la qualité mais aussi assurer un bon démarrage de la récolte intermédiaire.
Pour l’instant, les arrivées dans les principaux ports ivoiriens sont toujours en forte baisse. Elles se sont élevées à 873 000 tonnes au 7 janvier depuis le début de la campagne le 1er octobre, en baisse de 35,2 % par rapport à la même période de la saison dernière, selon les exportateurs. Environ 22 000 tonnes de fèves ont été livrées au port d’Abidjan et 24 000 tonnes à San Pedro entre le 1er et le 7 janvier pour un total de 46 000 tonnes, contre 87 000 tonnes la même semaine de la campagne précédente.
Toujours en Côte d’Ivoire, les broyages de cacao ont progressé de 7% en un an en décembre pour atteindre 62 682 tonnes, selon les données publiées mercredi par l’association des exportateurs Gepex. Mais depuis le début de la campagne 2023/24, le 1er octobre, ils sont en recul de 1,5% par rapport à la même période en 2022/23 avec 169 953 tonnes.
Côté entreprise, les actions du géant suisse Barry Callebaut ont chuté de plus de 3% après qu’UBS ait renoncé à « vendre » plutôt qu’à « acheter » en raison d’une forte hausse des prix des fèves de cacao car cela va impacter la croissance de ses volumes et sur les sorties de trésorerie en 2024 et 2025.
CAFÉ
Le Robusta reste lui aussi à un niveau élevé, proche d’un plus haut de 16 ans, grimpant à $2 944 la tonne hier à Londres sur l’échéance mars contre $2 795 vendredi dernier, les expéditions de café en provenance du Vietnam mais aussi de l’Indonésie et de l’Inde vers l’Europe étant fortement perturbées par les attaques des Houthis contre les navires commerciaux dans la mer Rouge. L’Arabica progresse légèrement avec une clôture hier à New York à $ 1,8425 la livre pour l’échéance mars contre $ 1,829 lb vendredi dernier.
Les prix au Vietnam s’inscrivent aussi dans le sillage de Londres, les agriculteurs étant toujours hésitant à vendre. Les planteurs dans les Central Highlands ont vendu entre 69 800 et 72 000 dongs ($2,85 à $2,94) leur kilo de café cette semaine contre 67 000 à 67 900 dongs la semaine dernière. A l’export, les négociants ont proposé le café à un prix premium de $70 à $100 la tonne pour le contrat de mars. “Il est très difficile d’acheter (des grains) maintenant, même si tout le monde se précipite pour les acheter“, estime un négociant basé dans la ceinture du café. “Les prix augmentent chaque jour et les perturbations ne seront pas résolues de sitôt. Les agriculteurs vendent, mais pas en gros.”
Le Vietnam a exporté 1,6 million de tonnes (Mt) de café en 2023, en baisse de 8,7 % par rapport à 2022, selon les données des douanes gouvernementales. Quant aux recettes d’exportation, elles ont progressé de 4,6% à $4,2 milliards.
En Indonésie, les primes sur les grains de café de Sumatra sont tombées à $550-$600 par rapport au contrat janvier-février, contre $600 la semaine dernière, suivant aussi les prix de Londres en hausse.
En Inde, les exportations de café devraient grimper de 10 % en 2024 à 298 000 tonnes, la hausse des prix mondiaux incitant les acheteurs européens à payer des primes afin d’augmenter leurs achats dans le pays, a indiqué à Reuters Ramesh Rajah, président de l’Association des exportateurs de café de l’Inde précisant “La demande de café indien, en particulier de grains de Robusta, est forte en raison de prix mondiaux fermes résultant de problèmes de production“. Le café Robusta indien se négocierait avec un prix de près de $300 la tonne par rapport aux contrats à terme de Londres.
L’Inde exporte les trois quarts de sa production principalement vers l’Italie, l’Allemagne et la Belgique. L’Office national du café a estimé que la production indienne pourrait atteindre 374 200 tonnes au cours de la saison 2023/24, qui a débuté le 1er octobre, contre 352 000 tonnes l’année dernière.
Au Brésil, les conditions météorologiques restent globalement positives pour le développement des cultures. Le pays continue d’afficher de bons flux d’expédition, avec des exportations de café vert en hausse de 34% sur le mois de décembre 2023 à 243 560 tonnes rapport aux 182 101 tonnes du même mois de l’année précédente.
Au Costa-Rica, la récolte 2023/24 devrait être inférieure d’environ 13 % à celle de la saison précédente en raison de pluies irrégulières et d’un manque de main-d’œuvre, selon l’institut du café ICAFE.
Côté entreprise, Nestlé Vietnam a annoncé un investissement de $100 millions pour augmenter la capacité de production de son usine de café Tri An, située dans la province méridionale de Dong Nai. L’usine exporte des produits de café de marques comme Nescafé, Nescafé Dolce Gusto et Starbucks vers plus de 29 pays dans le monde.
CAOUTCHOUC
Les cours du caoutchouc ont glissé hier sur l’Osaka Exchange à 255,2 yens ($1,76) le kilo contre 256,9 yens vendredi dernier, ainsi qu’à Shanghai où ils sont partis de 13 875 yuans la tonne pour atteindre hier 13 695 yuans ($1 913,22). Des cours volatils avec toujours en toile de fonds la Chine et la prudence des investisseurs. La Banque mondiale a réduit ses prévisions de croissance de la Chine à 4,5% pour 2024. Mais la perspective d’une forte demande automobile mondiale apporte un soutien.
Les prix physiques restent robustes en raison du mauvais temps en Thaïlande et en Indonésie.
En Chine, les ventes de véhicules ont augmenté de 12 % sur un an pour atteindre 30,1 millions de véhicules en en 2023, a annoncé jeudi l’Association chinoise des constructeurs automobiles.
En Inde, le premier constructeur automobile indien, Maruti Suzuki MRTI.NS, investira dans une deuxième usine automobile dans l’État du Gujarat et ajoutera une nouvelle ligne de production dans une usine existante, a déclaré le président de sa société mère, Suzuki Motor.
Au Mexique, la production automobile devrait croître d’environ 8 % en 2024 pour atteindre 4 100 000 véhicules produits, selon le groupe industriel AMIA.
Les ventes mondiales de véhicules entièrement électriques et hybrides rechargeables ont augmenté de 31 % en 2023, contre une croissance de 60 % en 2022, selon le cabinet d’études de marché Rho Motion.
COTON
Légère hausse des prix mondiaux du coton qui se sont établis hier sur l’ICE à 81,36 cents la livre pour l’échéance mars contre 80,19 cents vendredi dernier. La demande est toujours faible, en particulier en Chine comme habituellement l’est le mois avant les vacances du Nouvel An lunaire.
Mais, les données sur les exportations américaines de coton sont relativement bonnes ces quatre dernières semaines, selon les rapports hebdomadaires du département américain de l’Agriculture (Usda). Elles sont restées au dessus de 200 000 balles, ce qui laisserait à penser que les Etats-Unis sont en bonne voie pour atteindre les estimations d’exportation de l’Usda, avec peut-être une récolte inférieure. “Le pipeline de coton semble vide en raison de l’attitude d’achat conservatrice des filatures du monde entier, avec des stocks en baisse. Cela pourrait réveiller une demande refoulée“, a indiqué à Reuters Valentin Olah, consultant en gestion des risques chez StoneX Group.
Au Brésil, l’agence brésilienne des cultures Conab a légèrement relevé ses perspectives concernant la production de coton pour 2023/24 à 3,099 millions de tonnes (Mt), en hausse par rapport à sa prévision précédente de 3,061 Mt mais toujours en dessous des 3,173 Mt récoltées en 2022/23.
HUILE DE PALME
Net rebond de l’huile de palme. Après sept séances consécutive de hausse, les cours ont clôturé hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 3 796 ringgits (817,40) la tonne contre 3,681 ringgits vendredi dernier. Une hausse alimentée par les gains des huiles concurrentes, l’appréciation du pétrole et la chute des stocks en Malaisie.
A la fin du mois de décembre, les stocks d’huile de palme en Malaisie ont chuté de 4,64% à 2,29 millions de tonnes (Mt), selon le Malaysian Palm Oil Board (MPOB). La production d’huile de palme brute a plongé de 13,31 % à 1,55 Mt en décembre, tandis que les exportations d’huile de palme ont diminué de 5,12 % à 1,33 Mt. La production devrait encore diminuer dans un cycle saisonnier, selon Anilkumar Bagani, responsable de la recherche au groupe Sunvin. En outre, le MPOB estime qu’en 2024, les stocks devraient s’établir à 1,95 Mt contre 2,29 Mt en 2023.
Les prix de l’huile de palme devraient augmenter jusqu’à 4 000 ringgits ($862,07) la tonne d’ici le troisième trimestre de cette année selon le cabinet de conseil Glenauk Economics. Le MPOB estime que le prix de l’huile de palme brute devrait se situer entre 3 900 et 4 200 ringgits par tonne contre une moyenne d’environ 3 800 ringgits la tonne en 2023.
L’Indonésie a approuvé en 2023 la replantation de 53 012 hectares de palmiers à huile sur des terres appartenant à des petits exploitants dans le cadre d’un programme subventionné, selon les données de l’agence nationale de financement de l’huile de palme (BPDPKS). La taille de la replantation a augmenté par rapport aux 30 759 hectares de 2022, mais reste inférieure à l’objectif annuel de l’Indonésie.
Le premier producteur mondial d’huile de palme s’est fixé pour objectif de replanter chaque année 180 000 hectares de palmiers sur les terres des petits exploitants afin d’augmenter la production sans déboiser davantage. Selon les experts, l’Indonésie a un besoin urgent de replanter ses palmiers à huile, car les rendements sont en baisse alors que la demande d’huile végétale augmente, notamment pour le biodiesel. Le programme de replantation des palmiers par les petits exploitants a été lancé en 2016 et visait initialement à remplacer environ 2,5 millions d’hectares de vieux arbres d’ici à 2025. Pourtant, seuls 326 308 hectares ont été approuvés d’ici à la fin de 2023, et seuls 205 524 hectares ont été effectivement plantés.
RIZ
Stabilité des prix du riz exporté depuis les principaux centres asiatiques cette semaine dans le contexte d’une demande modérée à stable.
En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont inchangés à $510-$517 la tonne avec une demande faible.
Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont aussi identiques à $653 a tonne. Les agriculteurs du delta du Mékong pourraient commencer à récolter la récolte hiver-printemps ce mois-ci, atténuant ainsi certains problèmes d’approvisionnement.
Le volume et les prix des exportations de riz du Vietnam ont atteint un niveau record de 8,3 millions de tonnes (Mt) et $4,78 milliards en 2023, selon le ministère de l’Agriculture et du développement rural. Les prix à l’exportation du Vietnam se sont élevés en moyenne à $663 la tonne. Quant à la production de riz du pays, elle a augmenté de 1,9 % à 43,5 Mt. Le Vietnam vise à produire entre 43 et 43,5 millions de tonnes de riz en 2024.
En Thaïlande, les prix du Thaï 5% étaient également quasi identiques à $648-$650 la tonne contre $650 de la semaine dernière, avec une demande stable. Le niveau de l’offre a également baissé alors que le marché attend l’arrivée de nouvelles récoltes vers février et mars.
Les exportations de riz thaïlandais l’année dernière étaient estimées entre 8,7 et 8,8 millions de tonnes (Mt), en hausse par rapport aux 7,7 Mt de l’année précédente, stimulées par la forte demande de l’Indonésie.
SUCRE
Le marché du sucre continue de se consolider après avoir atteint un plus bas de neuf mois le mois dernier. Partis vendredi dernier de 21,11 cents la livre les cours du sucre roux à New York se sont établis hier soir 21,77 cents. A Londres, le sucre blanc est passé de $ 607,10 la tonne à hier $ 622 la tonne sur l’échéance mars. La crise actuelle dans la mer Rouge avec les attaques des navires commerciaux par les Houthis freinerait les importations de sucre blanc en Afrique de l’Est.
La Thaïlande devrait produire 8 à 8,5 millions de tonnes de sucre au cours de l’année de production 2023/24.
La production de sucre de la Chine en 2023/24 est estimée à 3,2 millions de tonnes, en baisse de 60 000 tonnes par rapport à l’année précédente.
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