Dans le monde, le commerce de produits de base comme les céréales et les oléagineux est concentré entre une poignée de négociants. Ces acteurs ont notamment pour avantages compétitifs, une forte capitalisation ainsi que de vastes réseaux de terminaux d’expédition et de silos de collecte. Le négociant agricole américain Cargill a affiché un profit net de 3,81 milliards $ durant son exercice financier achevé le 31 mai dernier.
Il s’agit d’un montant en baisse de près de 43 % par rapport au résultat record de 6,69 milliards $ enregistré un an plus tôt à la même période.
Selon les détails relayés par Bloomberg News, la mauvaise situation de l’activité de la transformation de viande de bœuf et la surabondance de l’offre en poulets ont grevé les marges de l’entreprise malgré une hausse du chiffre d’affaires de 7 % à 176,7 milliards $. En outre, le négociant a enregistré une hausse de 61 % de ses dépenses en intérêts financiers et une forte hausse de coûts de restructuration.
D’après les observateurs, la baisse du profit de Cargill est aussi le signe d’un retour à une situation de prix plus calme sur les marchés des matières premières agricoles.
Le groupe américain et trois autres grands acteurs, Archer Daniels Midland, Bunge et Louis Dreyfus collectivement connus sous l’appellation "ABCD" avait en effet enregistré des bénéfices importants avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a fait bondir les cours des céréales et des oléagineux à des niveaux historiques.
Mais avec des récoltes abondantes et des stocks confortables notamment en blé, maïs et soja grâce à la Russie et au Brésil, les prix agricoles baissent depuis quelques mois. Dans un tel contexte de moindre volatilité, certains analystes estiment que les autres rivaux de Cargill devraient également enregistrer des baisses de performances financières durant cette année.
AGENCE ECOFIN