Le 9ᵉ Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) 2024 a été l’occasion de célébrer une relation en constante évolution entre le continent africain et la Chine. Invités à une table ronde à Beijing, organisée par CGTN-Français dans l’émission « Décryptons la Chine moderne », trois journalistes africains – Abel Tavares da Veiga (Sao Tomé-et-Principe), Souleymane Diam Sy (Sénégal) et Dr Tanguy Gahié (Côte d’Ivoire) – ont livré leurs analyses sur les retombées de cette coopération.
Abel Tavares da Veiga a insisté sur les progrès agricoles réalisés dans son pays grâce au soutien de la Chine. Selon lui, les initiatives d’autonomisation des femmes et les projets de modernisation agricole reflètent une philosophie de partenariat axée sur la durabilité et le transfert de compétences. Il a comparé cette démarche à l’esprit des Routes de la Soie, rappelant que l’histoire de ces échanges inspire les nouvelles dynamiques sino-africaines.
Dr Tanguy Gahié a souligné que les « dix actions de partenariat » définies lors du FOCAC couvrent des secteurs stratégiques comme les infrastructures, la culture, la santé et l’éducation. Pour la Côte d’Ivoire, ces engagements se traduisent par des projets structurants financés par la Chine, contribuant à une vision commune de développement inclusif. Il a également évoqué les bénéfices escomptés dans la formation professionnelle et l’innovation technologique, des domaines clés pour l’émergence de son pays.
Souleymane Diam Sy s’est concentré sur les impacts économiques directs de la coopération. Avec 50 milliards de dollars alloués par la Chine à divers projets africains et la suppression des droits de douane pour certains produits, il a qualifié ces avancées de véritables catalyseurs pour le commerce entre les deux parties. Il a rappelé que cette mesure bénéficie déjà à une trentaine de pays africains et devrait s’élargir prochainement. Pour lui, la demande croissante des consommateurs chinois pour les produits africains constitue une opportunité à ne pas manquer.
Au-delà des échanges économiques, la table ronde a mis en lumière les enjeux globaux liés à la gouvernance mondiale. Les participants ont insisté sur le rôle croissant du Sud global, appelant à une solidarité renforcée entre les nations en développement pour construire un ordre international plus équilibré.
Ils ont également salué les initiatives présentées par le président chinois Xi Jinping, comme les actions pour la paix et le développement durable dévoilées lors du G20. Parmi elles, la création de l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté a été particulièrement applaudie pour son potentiel à renforcer la sécurité alimentaire et à soutenir les petits agriculteurs.
Les journalistes ont conclu sur l’importance des médias comme vecteurs de cette coopération. Ils ont plaidé pour une meilleure couverture des initiatives communes entre la Chine et l’Afrique, afin de sensibiliser davantage les populations aux opportunités qu’offre ce partenariat.
Dans un contexte mondial marqué par des défis communs, le FOCAC 2024 illustre une fois de plus la capacité de la Chine et de l’Afrique à bâtir ensemble un avenir marqué par l’interdépendance et la prospérité partagée.
Mathias Zinsou